Si parler anglais avec une syntaxe imprécise et un lexique lacunaire constituent un frein évident à des opportunités de carrière internationale, l’impact de la prononciation ne doit cependant pas être sous-estimé. De nombreuses études scientifiques démontrent en effet qu’un accent étranger peut se révéler particulièrement stigmatisant dans le milieu professionnel. Pour prendre deux exemples parmi tant d’autres, les médecins s’exprimant avec un accent étranger sont perçus comme moins compétents (Baquiran & Nicoladis, 2019), et les témoignages dans des procès sont moins crédibles quand les témoins ont un accent étranger (Frumkin, 2007). Afin de garantir à nos étudiants une insertion professionnelle réussie, il nous incombe donc de leur fournir les moyens d’atteindre une prononciation de l’anglais proche de celle de locuteurs natifs.
Dans le cadre du projet SEPALE (2021-2022) de l’Idex Université de Paris, nous proposons à nos étudiants d’Etudes Anglophones des exercices issus de nos propres recherches (Guyot-Talbot et al., 2016 ; Heidlmayr et al., 2021 ; Krzonowski et al., 2016) qui visent à améliorer leur perception et leur production de l’anglais oral. Après un bref rappel des motivations scientifiques et des études qui nous ont conduit à développer ces outils, nous présenterons comment ils ont été, à partir du contexte très contrôlé de notre laboratoire, déployés à grande échelle auprès de plusieurs centaines d’étudiants. Une démonstration de nos interfaces permettra de cerner les avantages et les inconvénients de notre approche. Puis, une analyse du questionnaire distribué aux utilisateurs de la première version de nos exercices sera proposée. Nous conclurons avec un tour d’horizon des extensions prévues dans le cadre de ce projet.
Références
Baquiran, C. L. C., & Nicoladis, E. (2019). A Doctor’s Foreign Accent Affects Perceptions of Competence. Health Communication, 1-5.
Frumkin, L. (2007). Influences of accent and ethnic background on perceptions of eyewitness testimony. Psychology, Crime & Law, 13(3), 317-331.
Guyot-Talbot, A., Heidelmayr, K., & Ferragne, E. (2016). Entraînements à la prosodie des questions ouvertes et fermées de l’anglais chez des apprenants francophones. Journées d’Études sur la Parole, 265-273.
Heidlmayr, K., Ferragne, E., & Isel, F. (2021). Neuroplasticity in the phonological system: The PMN and the N400 as markers for the perception of non-native phonemic contrasts by late second language learners. Neuropsychologia, 156, 107831.
Krzonowski, J., Ferragne, E., & Pellegrino, F. (2016). Perception et production de voyelles de l’anglais par des apprenants francophones : Effet d’entraînements en perception et en production.